PRÉSENTATION (SUITE)

Depuis 1974 Nadia Pasquer vit et travailles à Morogues (Cher), dans le centre de la France, à proximité du hameau de La Borne, célèbre centre de céramique contemporaine au rayonnement international. C'est là, dans son atelier, qu'elle façonne ses objets sculptures et qu'elle procède, une fois ses pièces polies, à leur cuisson et enfumage dans des fours à sciure.

Les céramiques de Nadia Pasquer, construites autour du vide, sont des volumes qui suggèrent le mouvement: "sans base ni sens, ils sont posés sur un point d'équilibre portant en eux leur centre et leur mouvement" (N. Pasquer). Le noir réfléchissant de leurs surfaces et facettes est à la fois capteur et émetteur de lumière, source d'infinies variations qui les relient à un univers intemporel. Quant à ses pièces blanches, issues d’un engobe de porcelaine, la clarté de leurs faces varient selon l’incidence de la lumière, passant du blanc au gris. La perception de leurs formes s’en trouve modifiée.

La géométrie des objets que je modèle a pour origine la sphère, les «solides parfaits» de Platon, les polyèdres étoilés, les arrangements cristallins. Mon travail est une déclinaison intuitive, à l’infini, de cette géométrie qui engendre des volumes construits selon un «principe mobile» ; sans base ni sens, ils sont posés sur un point d’équilibre portant en eux leur centre et leur mouvement. Chaque objet est unique. L’ensemble forme une unité. Polis, gravés, perforés pour y inscrire une cartographie céleste, ils sont «la synthèse des images de la terre profonde et les images du ciel étoilé» pour citer Gaston Bachelard dans «La terre et les rêverie de la volonté». Enfumés, ils sont d’un noir brillant à la fois capteur et émetteur de lumière – objets supports de contemplation. Blancs, ils dessinent l’ombre et la lumière en contraste doux ou extrême.

Nadia Pasquer, 2013.

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