PRÉSENTATION (SUITE)
John Carter a étudié à la Twickenham School of Art de 1958 à 1959, puis à la Kingston School of Art de 1959 à 1963. En 1963, il a reçu une bourse de voyage Leverhulme pour l’Italie. Ses premières œuvres abstraites et construites ont été réalisées lors de ce séjour, à la British School de Rome en 1964.
Assistant du sculpteur Bryan Kneale en 1965-1966, il participe en 1966 et en 1968 aux expositions de la série New Generation que montre la Whitechapel Gallery à Londres dans les années 1960.
Son travail consiste principalement en des « objets muraux » construits, souvent basés sur des principes mathématiques, ainsi que, occasionnellement, en des œuvres entièrement tridimensionnelles — il pratique également la gravure. Un dialogue entre la peinture et la sculpture est considéré comme caractéristique de son œuvre.
En 1966, il a obtenu une bourse de voyage Peter Stuyvesant pour les États-Unis. Sa première exposition personnelle a eu lieu à la Redfern Gallery, à Londres, en 1968 (également en 1971, 1974 et 1977). Il a reçu une bourse du Arts Council of Great Britain en 1977 et un Arts Council Purchase Award en 1979. Il a également obtenu un prix lors de la 3e Exposition nationale Tolly Cobbold/Eastern Arts en 1981. Une rétrospective de son travail a été organisée au Warwick Arts Trust, à Londres, en 1983. En 1986, il a participé à l’exposition internationale collective « Die Ecke » à la Galerie Hoffmann, à Friedberg (D) où il a établi ses premiers contacts avec des artistes concrets et constructifs européens.
Depuis, il a exposé largement en Europe, notamment en Allemagne, mais aussi au Japon et aux États-Unis. En 1993, une sculpture monumentale a été réalisée à la Technische Universität de Darmstadt (D).
L’enseignement à temps partiel dans des écoles d’art a représenté un aspect important de sa vie jusqu’à sa retraite du Chelsea College of Art and Design en 1999.
Il a été élu Royal Academician en 2007.
Il vit et travaille à Londres
Les œuvres de John Carter sont souvent décrites comme un dialogue entre peinture et sculpture.
Au champ de la peinture, ses reliefs muraux empruntent la couleur et la planéité, tandis que leur épaisseur et les découpes à l'origine d'espaces vides et de zones d'ombres se réfèrent au domaine de la sculpture. C'est sur cette double distinction que jouent aussi certaines fentes, si fines que notre œil pourrait tout autant les percevoir comme des lignes peintes, dessinant à la surface des espaces soigneusement proportionnés. Une manière pour l'artiste d'accrocher notre regard et d'aiguiser nos sens.
Attaché à l'abstraction, Carter communique à travers un vocabulaire formel réduit et cohérent qui offre une lecture claire de ses oeuvres, approche renforcée par le choix de couleurs plutôt sourdes. Mates et délicates, elles imprègnent les formes précises de l'œuvre et en révèlent la qualité tactile et l'aspect sculptural.
Essentiellement monochromes, ses reliefs sont autant en lien avec le mur qui les porte qu'avec l'espace qu'ils occupent. Passée la découverte de l'œuvre dans sa forme générale, notre œil se fait plus attentif et devine des relations entre les éléments, des inversions, des équivalences, des rapports d'échelles, de symétries, reconnaît des formes d'ordre architectural. Un léger décalage, un glissement sensible apportés au carré ou au parallélogramme, formes que l'artiste privilégie, font naître tension et dynamisme : le secret préservé d'une simplicité toute apparente.